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Le cycle et les phases du sommeil

Chez l'être humain, le sommeil occupe en moyenne près d'un tiers de la vie. Le sommeil est aussi important pour les enfants que pour les adultes. Il a un rôle réparateur pour l'organisme. Il participe également aux étapes d'apprentissage et de mémorisation. En effet, c'est bien au cours du sommeil que les hormones de croissance sont sécrétées chez les enfants. Les habitudes saines pour un sommeil de bonne qualité s'acquièrent dès le plus jeune âge. Mais avant tout, il est important de comprendre ce qui se passe pendant nos nuits de sommeil.

Phases du sommeil : nos nuits sont bien réglées

Les phases du sommeil : éveil, somnolence, sommeil léger, profond et paradoxal
Les cinq phases d'un sommeil normal.
Crédit photo : Petitemontagnedujura / Creative Commons ©

Trois à cinq cycles de sommeil d'une durée de 90 minutes en moyenne peuvent se succéder en une nuit. Chaque cycle est composé de phases de sommeil distinctes : somnolence ou endormissement, sommeil léger, sommeil profond et très profond qui font parties du sommeil lent, et enfin le sommeil paradoxal.

Phases de sommeil lent

Chaque cycle commence par une période de sommeil lent qui dure en moyenne 1h30 et qui est composée de 4 phases de sommeil de plus en plus profond.

Somnolence ou endormissement - transition de l'éveil vers le sommeil

La somnolence est le stade où l'on s'endort (passage de l'état d'éveil au stade du sommeil). La somnolence est souvent précédée de bâillements. Une baisse de la vigilance, du tonus musculaire et de la fréquence cardiaque est la caractéristique principale de cette phase du sommeil. Les mouvements musculaires sont lents (les globes oculaires "roulent"). La durée "normale" de l'endormissement est de moins de 20 minutes. Au-delà de 20 minutes, on peut parler de difficultés à s'endormir.

Sommeil léger - la moitié de notre temps de sommeil

Le sommeil léger occupe environ 50 % du temps de sommeil total. Nous sommes endormis et assoupis, mais nous restons toujours très sensibles aux stimulations extérieures. Ainsi pendant cette phase de sommeil, environ 50 % des bons dormeurs et 80 % des mauvais dormeurs pensent ne pas dormir.

Sommeil profond et très profond - les phases très importantes du sommeil

Un bébé s'est endormi avec un petit chiot dans une corbeille de chien.
Crédit photo : imgur ©

Entre la phase du sommeil léger et celle du sommeil profond, les signes vitaux ralentissent tout en devenant réguliers. Une très discrète activité musculaire peut persister pendant cette phase, mais les mouvements oculaires ont pratiquement disparu. C'est pendant la phase de sommeil profond que peuvent parfois se produire les terreurs nocturnes ou le somnambulisme.

C'est la phase la plus importante du sommeil. Elle est particulièrement importante chez l'enfant, car c'est à ce stade qu'ont lieu les divisions cellulaires et la libération de l'hormone de croissance. Au cours d'une nuit normale de sommeil, le sommeil profond occupe environ 1 heure et 40 minutes. Sa durée diminue avec l'âge, au profit du sommeil léger.

Sommeil paradoxal - la période propice à la mémorisation et aux rêves

Contrairement à ce qui se passe pendant les autres phases, l'activité du cerveau et des yeux est très importante lors du sommeil paradoxal, alors que l'activité musculaire du reste du corps est quasiment absente (le corps est quasiment "paralysé"). C'est pour cette raison que l'on parle de "paradoxe".

L'activité du cerveau est plus proche de celle que l'on observe lors de la phase d'éveil que pendant celle du sommeil léger. Dans la phase de sommeil paradoxal, la consommation d'oxygène du cerveau, qui reflète sa consommation d'énergie, est très élevée, voire supérieure à celle du même cerveau éveillé qui réfléchit à un problème complexe. Nous perdons aussi presque totalement notre tonus musculaire, ce qui fait que nous sommes littéralement paralysés lors de cette phase de sommeil. Nos muscles respiratoires et cardiaques assurent toutefois les "services essentiels" et nos muscles oculaires (ainsi que les minuscules muscles de l'oreille interne) demeurent actifs en produisant les fameux mouvements oculaires rapides.

Il se passe plein de choses fascinantes pendant le sommeil paradoxal. C'est pendant cette phase que les informations enregistrées pendant la journée s'organisent. En parallèle, la mémoire fixe ce qui a été appris pendant la journée et supprime ce qu'il n'est pas utile de retenir. Ainsi, on observe chez l'homme (et chez l'animal d'ailleurs) une augmentation de la quantité de sommeil paradoxal au cours de la nuit qui suit un apprentissage. À l'inverse, la privation de sommeil altère l'acquisition de nouveaux apprentissages.

Le sommeil paradoxal correspond à environ 20 à 25 % du temps total de sommeil. Cette phase se répète toutes les 90 minutes environ. Sa durée s'allonge et devient maximale en fin de nuit. C'est la période propice aux rêves. 80 % des rêves se produisent pendant le sommeil paradoxal. Grâce au rêves nous nous remettons de la fatigue nerveuse et des tensions accumulées dans la journée.

L'heure du coucher serait-elle plus importante que la durée du sommeil ?

L'heure du coucher aurait en effet une influence sur le système immunitaire, ce qui ne serait pas le cas de la durée du sommeil. Une étude (en anglais) menée en 2010 a démontré que des personnes qui se couchaient tard (aux environs de 2 ou 3 h du matin) avaient un taux de lymphocytes (leucocytes qui ont un rôle majeur dans le système immunitaire) inférieur de 24 % à celui de ceux qui se couchent tôt (entre 23 h et minuit).

Une autre étude sur le sommeil (en anglais) menée en Italie sur 48 centenaires a montré que tous se couchaient tôt le soir, n'avaient pas de problèmes pour s'endormir, se réveillaient tôt le matin, faisaient une sieste l'après-midi et ne prenaient pas de somnifères. Ainsi la quantité et les habitudes de sommeil pourraient avoir une influence sur la longévité.


Références & sources d'informations

Le cerveau à tous les niveaux (Université McGill, Canada)
Céline Alvarez, "Les lois naturelles de l'enfant", Éditions des arènes, Paris, 2016
Éric Mullens, "A quoi sert le sommeil ?", Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES)