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Comment la courbe de l'oubli d'Ebbinghaus aide à mémoriser ?

La courbe de l'oubli montre que les répétitions espacées contribuent à la mémorisation durable
Grâce aux répétitions multiples bien espacées dans le temps notre mémoire garde de plus en plus d'informations.
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Notre cerveau est programmé pour oublier

Un humain oublie entre 50 et 80 % de ce qu'il a appris au bout de 24 heures et plus de 90 % au bout d'un mois.

Globalement, dès que nous recevons une nouvelle information, notre cerveau enclenche le processus pour l'estomper et la faire disparaître. C'est tout aussi vrai chez l'adulte que chez l'enfant. Pour un enfant, c'est encore plus impressionnant car il reçoit à chaque instant beaucoup plus d'information à retenir qu'un adulte. Les connexions de son cerveau sont en pleine construction.

Si nous souhaitons que nos enfants retiennent durablement certaines informations, nous devons utiliser des méthodes et des astuces de mémorisation. Mais lesquelles ?

Pour avoir une réponse à cette question, il faut avant tout comprendre comment "fonctionne" l'oubli. Ce sujet passionne les scientifiques depuis plusieurs siècles. La première courbe de l'oubli a été réalisée par Hermann Ebbinghaus. Cette courbe est toujours utilisée de nos jours. Regardons de plus près comment ses travaux peuvent nous aider à trouver des moyens pour améliorer la capacité à mémoriser des informations.

Qui est Hermann Ebbinghaus ?

Hermann Ebbinghaus est un philosophe allemand (1850 - 1909) souvent considéré comme le père de la psychologie expérimentale de l'apprentissage. Il mène des recherches sur la mémoire et les conditions optimales de rétention des informations. Suite à une expérimentation rigoureuse et documentée, il publie en 1885 la courbe de l'oubli qui fait le tour de la Terre et sert de base pour de nombreuses études.

La courbe de l'oubli d'Ebbinghaus et la répétition espacée

Ebbinghaus conduit son expérimentation sur lui-même, en auto-observation. Il s'agissait de mémoriser des séries de syllabes de trois lettres dépourvues de sens afin d'éviter de les retenir par des associations. Il en construit ainsi environ 2300, par exemple MUK, GOP, JEB, etc. et teste sa capacité à mémoriser ces listes de syllabes sur des durées variables de 20 minutes à 30 jours.

Il remarque alors que sa capacité à mémoriser les éléments s'améliore avec le nombre de répétitions. Il définit ainsi la première courbe d'apprentissage : l'apprentissage s'améliore avec les répétitions, d'abord rapidement puis plus lentement jusqu'à la maîtrise presque totale de l'information. Il en conclut donc que les reprises fréquentes peuvent aider à fixer plus durablement les informations dans la mémoire et, par conséquent, que la répétition favorise l'apprentissage.

C'est l'une des principales conclusions des recherches d'Hermann Ebbinghaus : il faut sans cesse se rafraîchir la mémoire en répétant l'information. Plusieurs reprises sont nécessaires pour assurer la rétention durable. Ces reprises peuvent s'étaler dans le temps avec des écarts de plus en plus grands. L'exemple de la série de répétitions qui peut parfaitement convenir : 1, 2, 4, 8, 16 semaines. C'est le principe des reprises (ou apprentissage) expansées.

La courbe de l'oubli montre combien l'information apprise se perd avec le temps quand elle n'est pas réutilisée ou retravaillée. Il faut donc se remémorer l'information régulièrement pour s'assurer qu'elle reste en mémoire.

Quelle application pratique ou comment la courbe de l'oubli nous aide à créer des jeux éducatifs efficaces ?

Nous avons vu que plus il y a de répétitions à intervalles réguliers, plus les connaissances apprises restent dans la mémoire. Mais comment bien organiser ces répétitions ?

D'autant plus qu'apprendre une seule information est assez facile et le planning des répétitions reste simple à gérer. En revanche, dès qu'il y a plusieurs informations à retenir, cela se corse assez vite. Et c'est exactement comme cela que le vivent nos enfants. Ils reçoivent plusieurs informations en même temps. Les informations reçues sont de complexités différentes ; certaines ne sont pas toujours faciles à comprendre... Dans ce genre de situations, le planning des répétitions et reprises systématiques devient très complexe à concevoir et à suivre car, en plus, il évolue tout le temps avec la réception des nouvelles informations. Alors comment aider nos enfants ?

C'est ici que l'informatique nous est d'un précieux secours. C'est en effet un outil idéal pour programmer toutes sortes de répétitions, de révisions et de rappels des informations. Nos jeux éducatifs sont développés ainsi : les mêmes notions reviennent dans des jeux et exercices différents et sous des formes variées. Le seul objectif est ici de permettre à l'enfant de retenir durablement des informations d'une manière ludique et sans effort.